First I was afraid, I was petrified

Pour ceux qui me connaissent depuis plus de 15 ans, vous connaissez les railleries dont j’ai été victime tout au long de mon parcours footballistique à l’AOB. Pour ceux qui me connaissent depuis moins de 15 ans, je résume :
J’ai joué au football pendant 7 ans au sein de l’Association Omnisports de Boran (AOB). 7 ans de bonheur ? Bof… 7 ans de victoires ? Non ! 7 ans de défaites ? Mouais… 7 ans d’humiliation hebdomadaire ? Plutôt oui… A tel point qu’en rentrant le dimanche à la maison, au lieu de me demander le score, ma charitable famille, qui faisait rarement le déplacement pour venir nous supporter, me demandait d’un ton mi-moqueur mi-compassionnel : « Alors ? Combien vous avez perdu aujourd’hui ? ».
J’ai arrêté le foot à l’AOB en juin 92. Encore aujourd’hui de gros connards (j’en nomme certains : Messieurs Gabillet, Debono, Coquin.) se moquent de moi parce que j’ai fait partie du club le plus médiocre du sud de l’Oise dans les années 85-95. Et alors ? Faisait-ce de moi un joueur médiocre ? Je l’ai cru. Je n’ai rejoué au football de manière régulière (sans néanmoins faire partie d’un club) qu’en mars 2000, à l’armée. Imaginez la profondeur du traumatisme ! Que fallait-il pour effacer les traces de ces échecs aussi nombreux que pathétiques ? Que le PSG soit Champion de France ? A l’heure qu’il est je serais interné à Sainte Anne. Que l’Espagne gagne un titre mondial ou continental ? A l’heure qu’il est je me serais jeté sous les roues de la Rolls bleue de Patrick Abitbol. Que je gagne des matchs de football, moi, en tant que joueur, pas en tant que supporter par défaut (Allez les bleus !) ou en tant que détracteur de l’équipe battue (Et ils sont où, et ils sont où, et ils sont où les Marseillais ?) ?
L’occasion m’en fut donnée lorsque j’arrivai l’an passé à LA. Une équipe de français se montait autour de profs du LILA (Lycée International de Los Angeles) et de parents d’élèves. Je m’y greffais. Nous étions la FCLA : French Connection of Los Angeles. L’aventure fut belle bien que soldée par un arrêt net à la porte des demi-finales. Pour moi la victoire était énorme : j’étais titulaire dans une équipe qui non seulement gagnait des matchs, mais qui était respectée de ses adversaires. En juin, on rempile avec une équipe composée d’anciens de FCLA et de nouvelles recrues francophones. Eurosoccer est né. Nous sommes 22 et n’avons qu’un seul but : la victoire le dimanche, la victoire finale, la montée en division supérieure. Je synthétise la saison : 15 matchs, 13 victoires, 1 nul, 1 défaite, 44 buts marqués, 10 encaissés. Nous finissons seconds de la saison régulière derrière les seuls qui nous ont battus, TC Soccer. La demi-finale est une rigolade. Nous gagnons 6-0. En finale, la logique est respectée, nous rencontrons TC Soccer.
La place de second nous fait frémir d’horreur. Nous y allons pour la gagne ! Et pourtant ! Alors que nous débutons le match avec tous les titulaires (moi compris. C’est mon blog. Il est normal que je me fasse mousser un peu…), nous sommes mous. Nous contenons nos adversaires, mais nous nous contentons de les contenir (dites à haute voix la phrase qui précède). Sur une erreur bête de la défense, TC Soccer ouvre la marque. A la mi-temps, avoinage comme il se doit de l’entraîneur. Dans le plus pur style Jacquetien de la mi-temps de France-Croatie du 5 juillet 98. « Si vous ne voulez pas gagner, on rentre tout de suite ! C’est dimanche, il fait beau, on peut aller faire un volley à la plage ! » Deuxième mi-temps. La physionomie est à notre avantage, mais nous dominons sans vraiment nous créer d’occasions. Entre notre entraîneur-joueur. Du coup, nous jouons mieux. Effet psychologique certain. Nous égalisons sur penalty. Nous continuons de semer la zizanie dans leurs lignes défensives et sur une action à une touche de balle (dont je suis à l’origine, en toute modestie : j’intercepte, déborde, lance l’ailier, qui remet au 10, qui met profondeur pour l’avant-centre qui marque !), nous prenons l’avantage. Nous subissons les assauts adverses. Nous plions, mais ne rompons pas. A la dernière seconde, nous marquons le troisième but. Ite missa est. L’arbitre siffle la fin du match. Nous sommes champions. J’ai les larmes aux yeux. Nos supporters exultent, nos adversaires nous félicitent. 7 ans d’humiliation effacés. Me voilà réconcilié avec le foot amateur. Je rentrerais la tête haute en France. Et qu’on vienne me parler de l’AOB ! Il ne manquerait plus que le PSG gagne un titre cette saison et que l’Espagne soit championne du monde. Vais-je arrêter après ce titre ? Il reste encore 3 divisions à franchir. La réponse est non.
Pour ce moment d'immense bonheur, je tiens à remercier mes partenaires de FCLA, d’Eurosoccer et nos supporters.
Merci à : Jean-Philippe, Pierre, Gregory, Marc, Emmanuel, Jean-Christophe, Rodolphe, Manuel, Andrew, Phil, Renaud, Lyesse, Rachid, Raphaël, Marco, Jean-Pierre, Ian, Eloïc, Olivier, Paul, Patrice, Philippe, Grégoire, Vladimir, Abder, Stéphane, Stefan, Kevin, Patrick, Christophe, Jules, Franck, Damien, Nicolas pour les partenaires.
Merci à : Elisa (qui n'a vu qu'un match, nul.), Heather, Bénédicte, Lucas, Elliott, Jéhane, Maeva, Nicola, Ariane, Lucie, Thomas, Caroline, Anne Hélène, Sandra, Ornella, Patrice, Sophie, Joseph-Karl-Robert, Sabine, Simon, Laurence, Corinne, Cyprien, Bernadette, Clément, Benjamin, Killian, Kerwin, Marie, Sarah, Angélique, Nathalie, Ann, Jon, Simon, Fanchon, Jacques, Julien, Matt Damon (du moins son sosie…), Cécile, Elisa, le papa d’Ian, Morgan, la maman et la tata de Stéphane et tous les autres dont je ne me souviens pas pour les supporters.
A bientôt.
J’ai joué au football pendant 7 ans au sein de l’Association Omnisports de Boran (AOB). 7 ans de bonheur ? Bof… 7 ans de victoires ? Non ! 7 ans de défaites ? Mouais… 7 ans d’humiliation hebdomadaire ? Plutôt oui… A tel point qu’en rentrant le dimanche à la maison, au lieu de me demander le score, ma charitable famille, qui faisait rarement le déplacement pour venir nous supporter, me demandait d’un ton mi-moqueur mi-compassionnel : « Alors ? Combien vous avez perdu aujourd’hui ? ».
J’ai arrêté le foot à l’AOB en juin 92. Encore aujourd’hui de gros connards (j’en nomme certains : Messieurs Gabillet, Debono, Coquin.) se moquent de moi parce que j’ai fait partie du club le plus médiocre du sud de l’Oise dans les années 85-95. Et alors ? Faisait-ce de moi un joueur médiocre ? Je l’ai cru. Je n’ai rejoué au football de manière régulière (sans néanmoins faire partie d’un club) qu’en mars 2000, à l’armée. Imaginez la profondeur du traumatisme ! Que fallait-il pour effacer les traces de ces échecs aussi nombreux que pathétiques ? Que le PSG soit Champion de France ? A l’heure qu’il est je serais interné à Sainte Anne. Que l’Espagne gagne un titre mondial ou continental ? A l’heure qu’il est je me serais jeté sous les roues de la Rolls bleue de Patrick Abitbol. Que je gagne des matchs de football, moi, en tant que joueur, pas en tant que supporter par défaut (Allez les bleus !) ou en tant que détracteur de l’équipe battue (Et ils sont où, et ils sont où, et ils sont où les Marseillais ?) ?
L’occasion m’en fut donnée lorsque j’arrivai l’an passé à LA. Une équipe de français se montait autour de profs du LILA (Lycée International de Los Angeles) et de parents d’élèves. Je m’y greffais. Nous étions la FCLA : French Connection of Los Angeles. L’aventure fut belle bien que soldée par un arrêt net à la porte des demi-finales. Pour moi la victoire était énorme : j’étais titulaire dans une équipe qui non seulement gagnait des matchs, mais qui était respectée de ses adversaires. En juin, on rempile avec une équipe composée d’anciens de FCLA et de nouvelles recrues francophones. Eurosoccer est né. Nous sommes 22 et n’avons qu’un seul but : la victoire le dimanche, la victoire finale, la montée en division supérieure. Je synthétise la saison : 15 matchs, 13 victoires, 1 nul, 1 défaite, 44 buts marqués, 10 encaissés. Nous finissons seconds de la saison régulière derrière les seuls qui nous ont battus, TC Soccer. La demi-finale est une rigolade. Nous gagnons 6-0. En finale, la logique est respectée, nous rencontrons TC Soccer.
La place de second nous fait frémir d’horreur. Nous y allons pour la gagne ! Et pourtant ! Alors que nous débutons le match avec tous les titulaires (moi compris. C’est mon blog. Il est normal que je me fasse mousser un peu…), nous sommes mous. Nous contenons nos adversaires, mais nous nous contentons de les contenir (dites à haute voix la phrase qui précède). Sur une erreur bête de la défense, TC Soccer ouvre la marque. A la mi-temps, avoinage comme il se doit de l’entraîneur. Dans le plus pur style Jacquetien de la mi-temps de France-Croatie du 5 juillet 98. « Si vous ne voulez pas gagner, on rentre tout de suite ! C’est dimanche, il fait beau, on peut aller faire un volley à la plage ! » Deuxième mi-temps. La physionomie est à notre avantage, mais nous dominons sans vraiment nous créer d’occasions. Entre notre entraîneur-joueur. Du coup, nous jouons mieux. Effet psychologique certain. Nous égalisons sur penalty. Nous continuons de semer la zizanie dans leurs lignes défensives et sur une action à une touche de balle (dont je suis à l’origine, en toute modestie : j’intercepte, déborde, lance l’ailier, qui remet au 10, qui met profondeur pour l’avant-centre qui marque !), nous prenons l’avantage. Nous subissons les assauts adverses. Nous plions, mais ne rompons pas. A la dernière seconde, nous marquons le troisième but. Ite missa est. L’arbitre siffle la fin du match. Nous sommes champions. J’ai les larmes aux yeux. Nos supporters exultent, nos adversaires nous félicitent. 7 ans d’humiliation effacés. Me voilà réconcilié avec le foot amateur. Je rentrerais la tête haute en France. Et qu’on vienne me parler de l’AOB ! Il ne manquerait plus que le PSG gagne un titre cette saison et que l’Espagne soit championne du monde. Vais-je arrêter après ce titre ? Il reste encore 3 divisions à franchir. La réponse est non.
Pour ce moment d'immense bonheur, je tiens à remercier mes partenaires de FCLA, d’Eurosoccer et nos supporters.
Merci à : Jean-Philippe, Pierre, Gregory, Marc, Emmanuel, Jean-Christophe, Rodolphe, Manuel, Andrew, Phil, Renaud, Lyesse, Rachid, Raphaël, Marco, Jean-Pierre, Ian, Eloïc, Olivier, Paul, Patrice, Philippe, Grégoire, Vladimir, Abder, Stéphane, Stefan, Kevin, Patrick, Christophe, Jules, Franck, Damien, Nicolas pour les partenaires.
Merci à : Elisa (qui n'a vu qu'un match, nul.), Heather, Bénédicte, Lucas, Elliott, Jéhane, Maeva, Nicola, Ariane, Lucie, Thomas, Caroline, Anne Hélène, Sandra, Ornella, Patrice, Sophie, Joseph-Karl-Robert, Sabine, Simon, Laurence, Corinne, Cyprien, Bernadette, Clément, Benjamin, Killian, Kerwin, Marie, Sarah, Angélique, Nathalie, Ann, Jon, Simon, Fanchon, Jacques, Julien, Matt Damon (du moins son sosie…), Cécile, Elisa, le papa d’Ian, Morgan, la maman et la tata de Stéphane et tous les autres dont je ne me souviens pas pour les supporters.
A bientôt.
3 Comments:
Hello, en ce jour de sortie du dvd de star wars III, j'apprends que l'équilibre dans la force est revenu:Séb, bravo pour cet exploit!
Je ne pensais pas que tu l'avais tant en travers que ça mais il n'en reste pas moins que quelque soit le combat, s'il tient au coeur, il faut "continuer la lutte"!
Bonne prochaine saison!
Un Marseillais sans racine.
Nettement moins engagée, cette missive. De plus, quitte à nous gratifier d'un conte (Ah!) rendu de votre somptueux parcours dans cette ligue mineure américaine (pléonasme, sans doute...), tu aurais pu faire l'effort de joindre une photo du groupe victorieux à tes commentaires impartiaux. Allez, bravo quand même, et ne prends pas la grosse tête, p'tit gars!
Par ailleurs, si tu commences accepter d'insérer les textes des Marseillais spatiaux, je menace d'abandonner tout projet de visite. Bah, cela dit, avec une belle onzième place, il est normal que ces amateurs de football nés se réjouïssent...
J'oubliais : vive la Juve! Et le Brésil (suis obligé, maintenant...)
C'est pourtant vrai, Vincent ne m'avait pas menti, tu tiens bien un blog en direct-live de LA. Remarque, en fait, je suis juste un peu supris que tu ne l'aies pas fait plus tôt...
Pour le moment, le contenu est un tantinet décevant (en regard de ton potentiel, bien entendu) mais je compte sur toi pour redresser la barre très rapidement.
D'ailleurs, j'ajoute l'adresse à mes favoris et promis, je surveillerai dorénavant de très près son évolution.
Salutations amicales du far west (wild west ?) français et à bientôt par mail pour quelques nouvelles plus personnelles sur ces 3 (4 ?) dernières années !
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