Semaine Sainte

Alors que j’entame ma seconde semaine de vacances, un petit intermède pour raconter l’essentiel des dix jours passés.

Mon ancien colocataire lillois, l’italo-franco-futur-canadien et sosie de Werner Schreier, est venu comme prévu. Si j’étais médisant et que je réécrivais l’histoire (comme certains snow-boarders médiocres l’ont prétendu à la suite de précédents posts), je dirais que Sèb étant aux manettes, nos activités ont été plus nombreuses et denses que lors de mon voyage en Célinedionie à Thanksgiving. Mais il me faut admettre que le climat aide beaucoup à se motiver pour s'activer et voir des choses. Ne serait-ce que pour sortir dans mon rouge cabriolet décapoté et rouler de clichés hollywoodiens en clichés angelinos, le soleil et les températures estivales contribuent à la motivation.

Malheureusement, mon rouge cabriolet n’eut guère l’occasion de nous servir de solarium bien longtemps. Pas qu’il se mit à pleuvoir ou à geler. Dimanche 1^er avril, il me fit la blague de l’année. Il mourut. Ou plutôt je le laissai moribond sur le bord de Ocean Park à Santa Monica, ne voulant m’acharner thérapeutiquement plus que de raison. Je décidai de lui octroyer le repos qu’il méritait au paradis des voitures allemandes. Amen.

La suite du séjour de mon premier visiteur, s’achevait à bord d’une terne et bien portante Toyota Corolla, qui ne nous fit aucune blague, le 1^er étant déjà passé. RAS.

Après une journée de glande qui n’était pas sans me rappeler les pires dimanches d’oisiveté estudiantine de ma vie lilloise, je dus me remettre en état de marche. Ma maman arrivait jeudi. Même type de courtes activités et de ballades pour donner à ma génitrice un aperçu de la cité des anges. Hier soir, nous avons cependant battu ce que je pense être un record au Jenga®. Nous avons augmenté la tour de 14 étages supplémentaires et ne pouvions plus joué. Ceux qui ne connaissent pas le Jenga®, débrouillez-vous pour trouver les règles. Vous comprendrez l’ampleur de l’exploit.

Comme j’aime m’autoréférencer, une suite d'un post précédent. Ce soir, je suis allé chez Phillip’s, un bouiboui spécialisé dans les « Bar-b-que Ribs ». Phillip’s est le meilleur dans son domaine à LA. Ils n’ont donc pas besoin de marketing à la con, pas besoin d’être sympas ou souriants. La clientèle est fidélisée par la qualité de leurs produits. Un type devant moi dans la queue, s’est fait vertement avoiné par la patronne parce qu’il a demandé un truc qui n’était pas au menu ou bien il a posé une question dont la réponse était écrite en bien gros en face de lui.

« Come on sweety, you just have to read the menu, care-ful-ly. I am not going to baby-sit you. You can read. It says blabla… »

Le type n’était pas content. Mais comme il était en tort et que tout le monde se foutait de lui, il a fermé sa gueule. Et je suis certain qu’il reviendra. J’adore cet endroit ! Ils doivent avoir du sang français !

Sinon, un petit anachronisme entendu juste avant les vacances :

Un élève vient en classe avec un T-shirt à la gloire de Toussaint Louverture, général noir de la I^ère République dans les Caraibes. J’explique aux autres élèves de qui il s’agit, me gargarise du fait que la France fut le premier pays à abolir l’esclavage et que la première épouse de Napoléon était noire. Ils ont entendu parlé de Napoléon puisqu’en Novembre ils ont étudié la Révolution Française. « Oh yes ! » approuvent certains. Alors que j’étais assez fier de la maigre connaissance de mes ouailles sur l’Histoire de France, il fallut qu’une d’entre eux ruinât tout.

« Is this Napoleon guy still alive ?
- Of course ! Like Thomas Jefferson. »

A bientôt.