09 mai, 2007

Bac de philo

Le commentaire de Livio sur le précédent post m’a amené à réfléchir et je me permets de proposer aux quatre lecteurs de ce blog un débat à base de commentaires interposés. En effet, le bel italien parle de civisme en parlant de l’appel à témoin caennais. Si on se fait braquer sa bagnole, cambrioler son appart’ ou voler son i-Pod (comme moi il y a 15 jours), on est toujours bien content d’avoir un espoir de retrouver ses biens et éventuellement les coupables. Alors question ouverte au débat :

Où se termine le civisme et où commence la délation ?

N'oubliez pas de signer...

A bientôt.

6 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je ne sais pas si tu t'en souviens, mais lorsque tu es venu me rendre visite a Thanksgiving, on a bloqué sur une chaine du cable appelée : «Avis de recherche».
Il ne s'agit pas de retrouver son vieux pote de maternelle, comme jadis avec l'émission de Sabatier, mais plutot de tenter de reconnaitre sur des photos floues des auteurs de larcins plus ou moins importants, et évidemment ensuite d'alerter la police.

Cela va du braquage a main armée dans une banque a ... un vol de pack de biere dans la station service du coin.
Et bien, pour moi, elle pourrait se situer ici la limite entre le civisme et la délation.
Il y a des individus nuisibles qu'il faut combattre, on peut donc parler de civisme en contribuant a leur capture. En revanche, la délation commence lorsque le seul but est d'éprouver de la joie ou de la jouissance a dénoncer quelqu'un. ..

A+.
Le rital

mercredi, mai 09, 2007 6:59:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

Justement, il n'y a pas longtemps j'ai observé une scène qui m'a quelque peu interrogée. Je vois une dame "d'un certain âge", interpeller un CRS qui se trouvait non loin et celui-ci se mettre soudain à courir vers deux adolescentes. La grand-mère le rejoint, à son rythme, en affirmant: "si, si, j'ai tout entendu, vous avez dit "CRS=SS" "...
ça réveille des souvenirs, non?
Voilà pour ma rencontre particulière. Mais justement, d'une manière plus générale, j'ai comme l'impression qu'en France il est plus difficile de dénoncer qu'ailleurs (en tous cas pour l'instant). Comme chacun sait la France a en effet sous l'occupation usé à outrance de ce genre de procédé qui a été lui-même dénoncé dans l'après-coup. Ainsi, quand j'ai vu le cas se poser pour des éducateurs, des instituteurs ou même des parents, la réponse faite était (en gros):" tu seras toi-même puni pour avoir dénoncé". Pour répondre à minima à ta question: d'après moi, la différence se fonde sur le but recherché par la personne à l'origine de l'action. Evidemment, les motivations profondes d'une telle personne ne sont pas toujours décelables par l'autre... Mais, au fait, qu'est-ce que c'est pour toi la délation? Ce terme est utilisé pour dénoncer tellement de choses différentes...Tu pourrais aussi, en passant, redéfinir le terme de civisme.(en posant une question à une psy, tu devais te douter qu'elle te répondrait en t'en reposant au moins une, typique).
Une psy, donc.(Je te laisse le plaisir de me dénoncer Sebastien)

jeudi, mai 10, 2007 8:20:00 AM  
Blogger Sebas said...

La personne du dessus est une cousine eloignee et s'appelle... Et vlan ! dans la gueule la psy !

Le plaisir de la denonciation...

OK. A partir de quel degre de nuisibilite des infractions peut-on se cacher derriere le civisme alors qu'en fait c'est le plaisir sadique de voir quelqu'un se faire gauler qui nous motive.
Exemples de ce qui pour moi est nuisible:
+ un type ne met pas son clignotant et deboite sur la file de gauche sans controler ses retros est super nuisible
+ un type balance son huile de vidange dans la nature est super nuisible
+ un supporter est nuisible
+ un employe de Starbucks Coffee est nuisible

Autre question : quand est -ce que l'omerta de ceux qui reclament un peu de civisme cessera? Les flics et les profs sont les premiers a ne pas temoigner les uns contre les autres (parce qu'on fait partie de la meme maison), meme pour des faits tres graves (bavures, corruption, pedophilie, viol).

jeudi, mai 10, 2007 11:01:00 AM  
Anonymous Anonyme said...

Bon, je me suis rendue compte que mon propos était quelque peu redondant par rapport au précédent, je surenchéris donc : au-delà de la jouissance qui peut provenir de la souffrance et de la destruction (je vous invite à lire les textes de Freud à partir de 1920 mais si vous tapez « pulsion de mort » dans google ou wikipedia vous devriez trouver votre bonheur) il y a aussi la reconnaissance : reconnaissance de sa parole par un représentant de la Loi et on peut imaginer qu’il doit y avoir quelque chose du fantasme de toute puissance à pouvoir exercer un contrôle voire une maîtrise sur l’autre, même s’il faut pour cela instrumentaliser un tiers. Le plus simple, c’est qu’on fasse tous une expérience pratique des deux concepts et, si on s’en tire vivant (trop de jouissance tue et la personne que l’on dénonce aurait aussi de bonnes raisons de le faire), entreprendre une étude des différences et similitudes ressenties. A vos commissariats ! ;)
La cousine éloignée du dessus

jeudi, mai 10, 2007 12:39:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

Quel besoin de dénoncer : la profession policière n'a pas besoin de ça, que faisons nous des enquêtes trépidantes, de la recherche d'indice, ...
J'ai du mal à penser que la police ait vraiment besoin d'un appel à témoin pour trouver les coupables qui d'un incendie (en effet, on retrouve souvent le briquet d'un préfet à procximité) qui d'un attentat (on retrouve facilement dans les décombres d'un gratte ciel des cassettes de revzndication et le passeport du délinquant ...)
Pour être plus sérieux, l'exemple de la mamy au dessus est malheureusement trop répandu : les français n'ont pas besoin qu'on les pousse beaucoup pour renseigner avec zèle les autorités.
Si cela permet d'arrêter un dangereux malfrat alors tant mieux mais si c'est pour dénoncer celui qui à fumé dans un lieu public, celui qui a téléphoné depuis sa voiture ou pire "ne me plait pas comme voisin, et si je peux m'en débarasser tant mieux ..." alors là j'avoue ca me gave.
Je ne sais pas si mon message est très structuré mais j'ai la flemme de le relire

jeudi, mai 10, 2007 1:56:00 PM  
Blogger Sebas said...

Bon, l'ami Chronik n'a pas compris que le debat se deroulait ici et pas en dessous. En meme temps il est journaliste.
Je vous copie son message:

"Si je suis me permettre, la question n'est pas de savoir si un appel à témoin relève de la délation, mais plutôt de se poser la question de la frontière, pour le moins ténue, qui sépare le devoir citoyen de la dénonciation systématique des agissements de son voisin. Mais, surtout, car le débat se situe bien là, comment empêcher la généralisation ce genre de procédé aux petits travers de tous les citoyens. En effet, quand un administrés conciencieux "balance" les auteurs d'un délit notable (incendie volontaire, pour exemple) sous le sceau de l'anonymat, pourquoi ne pas aussi rédiger quelques lettres assassines sur les moeurs de son voisin, ses habitudes suspectes, etc.
Et puis, les appels à dénonciation dans les boites aux lettres, très franchement, au Canada ça n'évoque sans doute aucun souvenir particulier aux habitants, mais en France...

CHK"

Seb

jeudi, mai 10, 2007 2:14:00 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home