10 février, 2007

Chroniques de LA II

Laisse les gondoles à Venise

Nous nous levons juste à temps pour libérer la chambre. Un dernier coup d’œil sur la vue (treizième étage), et on se rue dans les cuisines pour profiter du buffet. Petit-déjeuner complet, en évitant la plupart des mets gras qui attirent nos voisins. Mis à part les produits frais, ce n’est guère fameux. Enfin, la formule buffet autorise le service à volonté pour les gourmands, ce qui n’est pas pour déplaire à Seb. Un café au Starbuck. « Bonne journée », lâche la serveuse. Merde, repérés. Nous buvons notre breuvage dans le carré réservé aux parieurs, en regardant la fin du match Wizards-Jazz. Gilbert Arenas mime Jordan en rentrant un tir impossible au buzzer. Nous filons, au soleil s’il vous plait, en direction du Cæsar’s Palace. Hagler vs Hearns, Léonard vs Duran, De la Hoya vs Trinidad... Voilà ce que j’appelle un casino mythique. Toni Braxton s’affiche en nuisette et talons aiguille sur toute la façade du Flamingo. Affriolant, certes, mais pas franchement élégant. La cascade du Mirage est quasiment gelée. Idem pour l’étendue d’eau qui fait face au Bellagio. Pour les jets d’eau, je repasserai. Le Venetian. Dois-je préciser qu’ils sont complètements barjots ces ricains ? Comme au Paris, un ciel fictif. Comme au Paris, une ville reconstituée à l’identique. Troublant. Mais, plus fort encore, un canal traverse le casino ! Canal sur lequel voguent gondoles et gondoliers, ces derniers entonnant quelques chants italiens tandis qu’ils promènent leurs passagers. De la démence à l’état pur... Je n’évoque qu’en filigrane l’opéra joué sur la place principale devant un parterre de touristes hallucinés. Je suis à la fois déçu et surpris que Pavarotti ne soit pas présent en personne. Une fissure dans le système, ou un budget défaillant. Ça sent la fermeture. D’ailleurs, on s’éclipse. Retour à L.A. Les kilomètres, pardon les miles, et les heures défilent sans que nous ne leur prêtions le moindre intérêt, plongés que nous sommes dans nos conversations virevoltantes, le tout en remplissant avec minutie le cendrier. La nuit a chuté. Nous effectuons un arrêt café/gâteau à Barstow. Encore une cité des plus accueillantes au sein de laquelle je ne serais pas stupéfait de découvrir un vivier de violeurs et autres étrangleurs. Nous reprenons la route. Le bercail, at last. Ah, la douceur californienne...


« L’Amore » on Rodeo crash

Mardi. Seb me réveille en m’indiquant qu’il vient de finir le pack de lait et que, par conséquent, je peux me brosser pour petit-déjeuner devant un bol de céréales. Je décide de dormir une ou deux heures de plus. Malheureusement, deux ouvriers mexicains - des nabots avec des marteaux - travaillent à la remise en état de l’isolation de la toiture du garage. Finie la grasse matinée. Je me prépare et file pour le Starbuck. Café, clope, petite promenade dans le quartier. Fin d’après-midi, Seb is back. Une bière lénifiante autour de Youtube. Nous avons beaucoup de points à éclaircir à la suite de nos discussions, et des images à retrouver. Un seul élément n’aura pas été vérifié : la population de Vegas. Elle frise les 600 000 personnes. Le soir venu, nous donnons notre préférence à un bon plat de pâtes. Mais pas n’importe lesquelles. Celles du C&O, à Marina del Rey. Endroit pour le moins accueillant. Une voisine de table : « Are you italian ? » Seb lui explique, à grand renfort de gestes amples, qu’un Italien parle obligatoirement en agitant les mains. Nous parlons fort, mais nous sommes Français. Pour preuve, nos mains sont rivées à nos verres de Chianti. Un plat de pâtes gargantuesque et une chanson plus tard (la tradition veut qu’à 21 heures, les serveurs passent de table en table en chantant « L’Amore » interprétée par Dean Martin. Faut voir le cirque), nous nous exilons du coté de Palms. Fred a acheté un gâteau pour l’anniversaire de Reda, et veut lui en faire la surprise. On l’embarque. La compagne de celui que ses amis nomment le grand Strateger (pardonnez l’orthographe, mais contrairement aux personnes qui l’ont affublé de ce petit nom, je n’ai conservé aucune nostalgie pour Goldorak...) est momentanément absente. De toute façon, la demoiselle est allergique à la farine... Une bière, et je m’endors sur le canapé. Rien d’inhabituel, en somme. Il est près de minuit, nous repartons en compagnie du grand Fred. Notre passager déposé, nous empruntons Jefferson, par Duquesne. Le lieu précis où, pour les amis de la race canine et les amateurs des délices proposés par le sexe opposé, se situe un doggy park qui-est-génial-pour-draguer-si-tu-as-un-chien et dans lequel Seb entend sérieusement se rendre avec cet arriéré de Jackson. Par ailleurs, les automobilistes étourdis feraient bien de s’en souvenir, il ne faut surtout pas griller le feu car il y a là une boîte radar qui te photographie si tu entreprends d’enfreindre la loi... Parfaitement léthargique, je m’enfonce progressivement dans un demi-sommeil. Nous nous arrêtons au feu qui se trouve à l’angle de Hauser et Rodeo Road. Soudain, quand Seb appuie furieusement sur la pédale d’accélérateur, le moteur émet une sorte de hurlement sourd. Fort heureusement, la voiture a pris un peu d’élan, ce qui nous permet de la ranger de l’autre coté du croisement. Le verdict est toutefois sans appel : la caisse a rendu l’âme. Il est minuit dix, Seb cherche le numéro de son entreprise de dépannage, et je ne peux réprimer un fou rire. Le thermomètre est proche du zéro, nous n’avons plus de chauffage, l’abonnement de Seb n’est plus valable, et lorsqu’il le renouvelle par téléphone le type nous dit qu’il va falloir attendre une demi-heure. L’étrange cabriolet pourpre, déjà amputé de son aile avant gauche, gît désormais, inerte, tel un grotesque amas de tôle, sur le bord de l’avenue. Mon excès d’hilarité m’a épuisé. Je m’endors. Vingt minutes plus tard, un gros gars me réveille en agitant d’énormes chaînes au dessus de sa tête. C’est le dépanneur. J’ai failli paniquer. Il charge l’épave rose bonbon, et nous dépose à la 3rd avenue. Sans doute par crainte qu’un pote l’aperçoive avec le cabriolet de Seb sur son camion, il décharge le bolide de Ken devant la maison de Kim (Rigolo, ça...). Dans un vacarme assourdissant, ce qui permet de ne pas exclure le voisinage de nos petites difficultés de transport... Je ris encore en composant le code du cadenas. C’est nerveux. Seb est heureux, il va pouvoir aller au bahut à vélo. Faut bien se consoler. J’allume le four, et je m’endors tel Jérémy Brett incarnant Sherlock Holmes : habillé, sur le dos, raide comme un piquet et lumière allumée. Seb me réveille en sursaut à 1h30. Il paraît que je ronfle comme un routier imbibé. Rien entendu.

French, white, and lost

Mon exigence, pour les quelques jours qu’il me reste à passer dans la cité des anges, en sachant que flâner sur des lieux hautement touristiques semble compromis en l’absence de véhicule en état de marche, est de me plonger plus avant dans des activités typiquement américaines. Mercredi et jeudi s’enchaînent avec douceur. Comme à son habitude, Seb dispense ses préceptes mathématiques et éducatifs à ses ouailles désœuvrées. J’entreprends une balade récréative dans le quartier, une température printanière ayant fait, de manière inattendue, son apparition. A mon retour, Seb est déjà attablé devant une bière et le premier épisode de la saison 5 de 24. Je décapsule une mousse, et nous enchaînons sur nos recherches. Stephen Colbert qui avoine Bush en direct lors d’une cérémonie de vœux (brillant, subtil, incisif, dévastateur), Pete Sampras secoué de sanglots pendant la quasi-totalité de son cinquième set face à Courier à l’Open d’Australie 95, le discours de Badinter devant l’assemblée nationale en 81, Michael Richards qui devient fou, Larry legend, Diego, etc. J’en oublie, bien évidemment. L’une de mes dernières sorties m’a donné l’occasion de découvrir en long et en large les avenues de South Central. Inutile de me perdre en explications confuses. A pied, je me suis lamentablement égaré dans le dédale de voies qui traversent le quartier. Parti à 14 heures, je ne suis parvenu à regagner la 3rd avenue qu’en début de soirée. Avec l’aide de deux jeunes pince-sans-rire - « You’re white, french, and lost here ?!! Good luck ! » - qui m’ont indiqué le chemin vers King’s. Puis, dans un second temps, en interrogeant un flic de quartier. Paisiblement installé devant une bière et un épisode de House, Seb attendait mon retour.


Sur les hauteurs de Whithley Heights

Vendredi, mon hôte ibérique s’octroie un après-midi de repos. Nous en profitons pour nous rendre Downtown. La température est clémente, et nous décidons d’emprunter le bus. De toute façon, nous n’avons guère le choix. Attente relativement courte sur King’s, et nous insérons notre dollar and quarter dans la machine. Sans y prêter attention, nous investissons deux places réservées aux individus physiquement diminués. A priori, à LA, toutes les personnes qui prennent le bus s’avèrent plus ou moins diminuées, donc... A mes côtés, un vieux qui présente toutes les caractéristiques du vétéran délaissé. Encore un... Nous descendons plein centre-ville (aucun souvenir du nom de la rue). La pénombre s’annonce, mais l’activité est toujours aussi intense. Les gens marchent dans tous les sens. Pas simple de prendre une photo correcte avec le mini-appareil du Seb. La prochaine fois, j’embarque le mien. Je désire effectuer quelques achats, mais j’abandonne rapidement cette idée saugrenue en apercevant le bâtiment du LA Times. Un bien bel édifice. Qui tranche singulièrement avec les hangars de zones industrielles dans lesquels j’officie depuis sept ans... Je mitraille le bâtiment tel un touriste japonais cocaïnomane, tandis que Seb achète le journal du jour. En Une, la tempête qui ravage les côtes européennes. Et pour illustrer le sujet, une photo d’une cité balnéaire française (Seb, le nom s’il te plait ?). Amusant. Direction l’Hôtel de ville. A peine mois imposant que la tour Montparnasse... Downtown LA, j’ai un peu le vertige. A tous les coups, à New-York, je ne pourrais réprimer une nausée. Difficile de ne pas être étourdi par ces immense bâtisses. Nous parcourons sereinement les rues. Moi, littéralement tête en l’air. Seb, le nez dans le journal. Un arrêt terrasse au Starbuck s’impose. Café, clope, peinards. Un jeune effronté s’avance vers nous et, en français dans le texte, nous demande une clope. « Il y a bien que des français pour fumer ici », se marre-t-il. On hésite à lui en coller une. On préfère ignorer la remarque et déguster notre café dans son gobelet en carton (voilà bien un truc parfaitement dégueulasse). Nous reprenons notre marche, cette fois pour regagner South Central. On passe à proximité d’un tournage, dont on se désintéresse, estimant qu’il s’agit certainement d’une pub compte tenu du peu de matériel présent. Finalement, on arrive à l’arrêt du 40. Et on poirotte. A l’angle du bloc, le LA Examiner. Pas vraiment prospère, à en croire l’enseigne et l’emplacement. Les bus défilent, mais pas le nôtre. Il ne fait pas froid. On fume, appuyé à l’une de ses grosses boîtes à lettres que vous avez pu apercevoir dans n’importe quelle série américaine. Notre transport, enfin. Nous roulons quand, soudain, Seb se lève et hurle à la mort. Notre arrêt. Bon, il s’est un tantinet précipité... Résultat, nous marchons. Un mal pour un bien, puisque nous pouvons ainsi nous arrêter dans un Ralph’s pour quelques emplettes, et rentrer l’esprit tranquille, les cabas remplis de bières. SAVED ! Ce soir, Fred - l’homme à la coupe aérodynamique, aux baskets qu’on-est-dedans-comme-dans-des-pantoufles et aux gants d’assassin de petite vieille - nous propose de se muer en chauffeur de luxe. Il y a même une télévision 16/9e à l’arrière de son carrosse. L’homme aime à exhiber son fond romantique, donc il nous conduit au Yamashiro, restaurant asiatique qui se veut huppé, sur les Whithley Heights à Hollywood. La nourriture n’a rien d’exceptionnel. En revanche, je conseille à chaque nouvel arrivant de se poster devant la balustrade qui surplombe le petit jardin japonais à la nuit tombée. Un spectacle éblouissant. Toute la ville ou presque en point de vue, illuminée, et dans le ciel des dizaines de lucioles, qui sont en réalité les avions qui se présentent à l’atterrissage, ou viennent de décoller. Impressionnant.


Marty&Elayne

Le Yamashiro, c’est beau, mais on a soif. Le voiturier nous ramène la berline de Fred et, après nous être perdus dans Whithley Heights (sans que Seb n’y soit pour rien, ou presque), nous optons pour une fin de soirée au Dresden, sur Vermont, à Los Feliz. The Dresden rooms, ou comment atteindre un degrés élevé de ringardise à l’américaine. Mais voilà un lieu des plus pittoresques ! Avec ses deux vedettes, Marty et Elayne, vétérans d’un jazz sans âge mêlant croonardise et multifonctionnalité. Ils sont salement défraîchis, mais attirent les foules. Va comprendre. Mieux qu’un karaoké, puisque des membres de l’assemblée leur glissent un petit mot, s’emparent du micro et interprètent le morceau de leur choix. Seb hésite, mais se ravise. Sans ses deux cent trente partenaires des chœurs de Paris, c’est moins évident de pousser la chansonnette. Et puis « Pas de boogie-woogie », à LA, connaissent pas. Retour à South Central. Bière, Youtube, dodo.

The last, but not the least

Ma dernière journée dans la cité des anges. Levé au coin du four. Seb s’éclipse pour solliciter les services d’un garagiste avoisinant. Ce dernier, des dollars plein les yeux, récupère le cabriolet empourpré. Je réclame ma part de rêve américain. Seb opine du chef, et me conduit chez Phillips, à deux pas. Nous prenons commande de deux portions de travers de porc avec sa purée de pomme de terre. Le soleil brille, la viande est onctueuse et grasse à souhait, la bière fraîche, du bonheur. Rendez-vous est pris avec Fred - l’homme à la tonsure zidanesque et aux jeans 80 ’s - qui doit nous rejoindre au Market Place (???), sorte de grand centre commercial qui se veut une reflet du bon goût à l’européenne. Belle tentative. Nous prenons le bus. Tandis que nous approchons, à pied cette fois, du but, Fred nous récupère sur le trottoir. A l’arrière, plus de télé, mais un costard. Non sans mal, nous nous dégotons un place de parking de tout premier choix. Nous flânons de boutique en boutique. Fred craque sur un petit pantalon, Seb sur une vendeuse. Moi, je ne trouve rien à mon goût. Sauf le petit café de Coffee Bean and Tea Leaf, dans une tasse nom d’un chien ! Nous errons ensuite dans Venice, à la recherche d’un quelconque débit de boisson, pendant que Seb psalmodie sans discontinuer à l’arrière de la voiture, nous répétant inlassablement qu’il a croisé Denzel Washington à la gare de Kansas City. A moins que ce ne soit Forrest Whitaker à l’aéroport de Minneapolis... Finalement, après une interminable valse hésitation, nous nous précipitons chez IN & OUT pour savourer un burger purulent. Je tente alors une expérience pour le moins intrépide : boire un Doc Pepper. La première gorgée déclenche un haut le cœur. Ce truc est indescritiblement infâme. Retour à South Central, pour une séance de glande siestée dont seuls les garçons, à cette heure de la journée et sans raison apparente, ont le secret. Larvage d’école, entre canapé, frigo et ordinateur. Le tout avec une réjouissante absence d’énergie. Un petit tour sur Match.com permet à Seb de s’apercevoir que les âmes sœurs en peine sont légion dans son quartier. Revigorant. Il est 22 heures, mon avion décolle demain matin. Je réclame une dernière portion de rêve américain. Direction le Bowling.

Strike et Reine de Sabbah

Fred nous conduit au cœur de Koreatown. L’occasion pour celui qui arbore une frange à la Yul Brynner de se lamenter sur la lente agonie des salons de massages asiatiques, haut lieux de détente et de volupté. Quand tout fout le camp... Le parking est minuscule, mais on s’insère avec brio. L’endroit fleure bon l’exubérante adolescence boutonneuse et les buveurs de bière. Une piste ne devrait pas tarder à se libérer. Pour patienter, nous trottinons discrètement vers le bar. Après une bière et une vive discussion sur un terme à la mode qui est censé qualifié une frange misérable de la population française, « Sébastian » résonne dans tout le Bowling. Nous nous précipitons, bière en main, afin d’enfiler nos chaussons de glissade plus ou moins contrôlées. La partie s’engage. Seb maîtrise, Fred s’échine. Je m’énerve. A notre droite, un groupe de gros enquillent les bières et les strike en souriant. Agaçant. Je change de boule. Fred domine, Seb s’effondre. Je m’énerve. Et de percevoir l’intérêt de se trouver dans une contrée non-francophone, situation permettant de hurler les pires horreurs sans que personne n’en saisisse la signification profonde. Je vous épargne le détail, mais dix ans de tennis m’ont notamment permis de me concocter une batterie d’insultes des plus raffinées. Fred fantasme sur la jeune coréenne, somme toute mignonne, qui caresse la grosse boule deux pistes plus loin. Seb entame une conversation avec nos voisins. Je me calme progressivement. Retour au bar, où une discussion s’engage avec un type à bérêt qui se révèle nettement plus cultivé que son allure, sa position (au comptoir depuis trois bonnes heures) et son goût immodéré pour le houblon hollandais ne le laissent supposer. Les échanges dérivent, et une joviale digression nous mène de Fela Kuti à la Reine de Sabbah. Les bières sont vides, il est temps de regagner la 3rd avenue.A l’aube d’un nouveau départ. Nous ne nous couchons qu’après un thé et un concours dont je préfère taire la teneur, pour ne pas briser le mythe d’élégance qui entoure nos prestigieuses personnes. Fred, l’homme aux caleçons bout-filtre et aux chaussettes de sport à bandes, dort sur place. Il souhaite endosser le costume de chauffeur pour le LAX. Merci bien. Je boucle ma valise. Réveil sans joie, et un tantinet délicat pour le Seb. Sans même ôter son pyjama, monsieur se glisse péniblement dans la voiture. Je débarque précipitamment, tandis que mes deux compagnons se cherchent une place digne de ce nom.

Enregistrement, et dernière discussion

Un petit bisou en bout de file, et je laisse Seb et Fred reprendre le court normal de leur existence angelina. Je profite des longues minutes qui s’égrènent avec une lenteur qui fascinerait une agriculteur du Nebraska pour acheter le LA Times, le NY Times et des clopes. La première demi-finale de NFL captive tous les futurs passagers. J’aime pas les Colts, je vais fumer. Nous décollons, direction Houston. Again. Je m’endors tel un bébé sous neuroleptiques. A mon réveil, les regards suspicieux de mes voisins me porte à croire que j’ai dû ronfler comme un détenu en QHS. Il ne tenait qu’à eux de me réveiller. Moi, je me sens bien reposé... Atterrissage sans encombre.

Hind Dehiba endouanée

Le Georges Bush airport. Cette fois, je dispose de suffisamment de temps pour visiter. Et surtout pour chercher la sortie, histoire d’en griller une ou deux petites. Je franchis la douane. Interdiction de fumer à moins de 15 mètres de la porte. On ne sait jamais, les effluves cancérigènes... Je repasse la douane US en deux temps, trois mouvements, et me dirige vers mon terminal. Un petit achat en Duty free. Je parcours le LA Times et attendant l’embarquement. Une jeune femme, accompagnée de deux hommes, est assises non loin de moi. Elle me rappelle vaguement quelqu’un. Une chanteuse, peut-être ? Peu importe. Nous prenons place dans l’appareil, qui est à moitié vide. La possibilité d’occuper une rangée entière me ravie. Je regarde The Queen, Miami Vice, Prête-moi ta main, et je m’endors. Deux heures... Paris. Aux portes de l’avion, la douane contrôle les passeports (étrange...). Avec des gueules qu’on oserait pas afficher à un enterrement, et sans prendre la peine de répondre aux bonjours des passagers. Ah, la France... Je récupère ma valoche. Deuxième cordon de douaniers. Au taquet, les artistes. Je me vois dans l’obligation de répondre aux questions d’usage, et remarque que la jeune femme de Houston, ainsi que le gars qui l’accompagne en sont déjà à l’étape suivante. J’entends par là ouverture des sacs, fouille en règle et questions un peu plus pointues sur la teneur de leur séjour. Ils ont le tain maghrébin, je me dis que les douaniers sont définitivement des gros cons. J’achète la presse internationale (L’Equipe, Libé, L’Huma), m’engouffre dans un bus pour Opéra, et basta. Quelques coups de téléphone à la famille dans une cabine face aux galeries Lafayette, et je prends le métro pour Château Rouge. Un petit tour dans les rayons du Virgin local, mais il est à peine 14 heures. Je décide d’attendre le retour de l’archiviste de Bobigny dans son QG, Les trois frères. Une bière, une autre, encore une autre. Je sympathise... Je retrouve Pierre quelques heures plus tard, un poil éméché. L’idéal pour s’envoyer un bon couscous-café-calva...

A mon réveil, je vogue sur l’Internet de la rue de Suez. Et que lis-je ? Hein, que lis-je ? Hind Dehiba, recordwoman de France du 1500 mètres, a été interpellée hier matin à Roissy par la douane, alors qu’elle revenait d’un stage aux Etats-Unis avec des hormones de croissance dans son sac... Un examen plus tard, « l’athlète » s’est révélée positive à l’EPO. Bon, Hind Dehiba sous amphet’ à Houston, ça ne vaut pas une rencontre avec Bill Cosby, en escale à Baltimore. Mais c’est un bon début, non ?...

A la revoyure

Et depuis mon retour, ma foi, so far so good, so far so good...

6 Comments:

Blogger Sebas said...

C'etait Don Cheaddle a l'aeroport de Denver !

samedi, février 10, 2007 8:00:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

J'ai un peu buté sur "indescritblement" sans "p". Sans rire, j'ai relu 3 fois la phrase, ai de nouveau souri sur la mention du Foggy Park et regretté le non "Pas de Boogie Woogie" qui m'a fait me rappeler de demander à Yvhoël quand nous allons voir le grand Eddy en concert car j'ai oublié la date.
Enfin, je me suis posé une question : les bières sont elles en canettes ou en boites car pas de caps dans cette narration, les classiques se perdraient ils ...
Je me suis néanmoins plongé avec passion dans votre périple états-unien regrettant au vu de l'abondance de détails les posts plus que rares de Thomas sur son propre Blog.
Sur ce je vous embrasse tous les 2 ainsi que les courageux lecteurs qui comme moi auront tout lu

NB : cela a beaucoup intéressé Yelena qui n'a pas quitté l'écran des yeux du haut de son perchoir préféré (mes genoux) pendant ma lecture

lundi, février 12, 2007 4:53:00 AM  
Anonymous Anonyme said...

Du coup j'ai aussi oublié le "i"

lundi, février 12, 2007 4:54:00 AM  
Anonymous Anonyme said...

Moi aussi j'ai tout lu!!!! Une médaille? Bon heureusement que ce n'est pas si mal écrit...

lundi, février 12, 2007 12:55:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour à tous,

Effectivement, j'ai réussi, moi aussi, à tout lire d'une traite sans pause ni envie de pipi, (sisisisi).
Je retiens pas grand chose sauf ces quelques points :
- Thomas s'éffondre de plus en plus tot et semet à ronfler.
- Il insiste beaucoup pour que Sébastien emmene son clébard au doggypark, est ce pour le bonheur du chien ou pour celui de Seb ?
- Le four de seb marche très très bien.
- Seb ne devrait pas avoir de problème lors de l'états des lieux de sa baraque vu la vue percante de sa propriétaire.
- Seb devrait aller directement au drugstore pour boire sa bière après les cours, cela lui éviterait de voyage du retour entre le drugstore et les bieres dans les sacoches de son vélo pour les boire après.

je lance donc le sacocheàvélothon pour permettre à notre bahamontes angeli-nain de ramener ses bières dans la sacoche de gauche et d'emmener son chien au doggypark dans l'autre. Cela lui donnera un look à la joss randall (le premier qui trouve gagne une des sacoches) quand il se promenera du parking à vélo jusqu'à sa salle de classe, la clope au bec !

Appel donc à tous les lecteurs fidèles de ce blog pour financer les sacoches de notre cycliste malgré lui.

Bises à tous et toutes.

Fab C.

mercredi, février 14, 2007 6:40:00 AM  
Blogger caroguitou said...

no comment !!! pas d images, trop de lettres donc trop de phrases; rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrronron, dodo

mercredi, mars 07, 2007 12:59:00 PM  

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