20 mars, 2006

Ace

Aujourd’hui, je suis vanné. Comme un lundi. Ce week-end je ne me suis même pas fendu d’une grasse mat’ réglementaire ou même d’une sieste ! Le comble ! Il y a des semaines comme ça. Pris dans un engrenage d’activités aussi diverses que passionnantes, on en met son sommeil à l’épreuve.

Samedi matin, je me suis levé tôt pour aller au lycée faire le clown pour mes mongols. Ensuite, je me suis adonné à une activité qui en d’autres circonstances ne m’aurait guère amusé : la déclaration d’impôts. Quand je suis seul et que je peux rêver, je rêve que je te fais tout bas, ma déclaration. D’abord, faire une déclaration est fastidieux si on est seul. Samedi j’étais entre les mains expertes de ma belle-mère de la semaine passée. Puis, je me doutais fortement que l’IRS (Internal Revenue Service, les Impôt d’ici) allait me rendre des sous. Et ils m’en doivent les salauds ! J’adore ces démarches administratives qui aboutissent à de bonnes nouvelles. Par respect pour ceux qui sont fortement taxés (gagnez moins, salauds de riches !) ou pour ceux qui ne le sont pas (travaillez un peu fainéants de pauvres), je ne m’étendrais pas sur la ristourne fiscal que m’octroient l’Etat de Californie ainsi que le Gouvernement Fédéral. Enfin, pour conclure ce samedi, je me suis rendu à Ventura, entre LA et Santa Barbara. Pas pour le plaisir de rouler sur les autoroutes californiennes, capote baissée, mon i-Pod à fond (faut bien que je dépense tout ce pognon), avec lunettes de soleil et casquette à l’envers, Coca dans le porte-gobelet, Cheese Burger et frites sur le siège passager. Mais une collègue de l’an passé y habite avec son œnologue de mari. Depuis juin que je ne les avais vu ! Et surtout, ils ont eu un chiard entre temps. Je ne peux m’empêcher de ne pas passer sous silence le fait que je fus le premier à remarquer la grossesse de la dame. En revanche, je dois être le dernier à avoir vu leur petit bridé. Car Madame est chinoise. Monsieur quant à lui est de quelque part dans la vallée du Rhône. Tout roux et tout costaud. Et comment croyez-vous que le minot est ? Rouquin comme son père et bridé comme sa mère. Plutôt singulier. Mais tellement a-do-ra-ble ! Disons qu’il a passé la phase insupportable du BCD (pour ceux pour qui BCD est un mystère, lisez donc Lulu s’maque de Margerin) et qu’on peut commencer à lui faire faire des conneries. Dés 9 mois. Sèb, des jeux intelligents.

Le soir, nous sommes allés dîner chez des amis à eux. Des ricains. Jean-Pierre (oui il est ricain ! Il y a bien des français qui s’appelle Branedone ou Djésone) et Stacy. Et c’est nous tous ensemble qu’on a préparé les ravioli qu’on a mangé. Je pensais bêtement que les ravioli se remplissait comme des choux à la crème. Pas du tout. C’est d’une simplicité que même mes élèves sauraient le faire. Non, je déconne : l’an prochain, ils auront la motricité nécessaire pour tenir correctement une cuillère. Je leur donne une dizaine d’année avant de pouvoir s’adonner à la joie du ravioli.
Je ne tiens pas m’étaler sur la technique. Voyez les photos et imaginez. Le repas fut donc très bon, arrosé de bon pinard (elle est loin la bière ricaine), la conversation tournant essentiellement autour du mariage de nos hôtes, des fumeurs et des odeurs de tabac. Il fallut alors que la future Madame Jean-Pierre se fendît d’un « I love pipe ! » aussi ingénu que spontané. J’éclatai misérablement de rire.

Peu après, nous rentrâmes et nous mîmes au lit sur les coups de 2 heures. Un nourrisson même adorable n’en reste pas moins une source de bruit matinal. A 7h30 il m’a réveillé. Comme le couple Mao était également sur le pied de guerre, nous en profitâmes pour, après le petit-dèj, aller ballader sur la plage qui fait face à leur immeuble. Je ne pus m’empêcher d’emprunter un maillot de bain et braver les 15°C de l’eau. Sacré coup de fouet ! J'y serais volontiers resté plus longtemps , mais les galets me faisaient mal au pied. Je dus sortir précipitamment. Je me consolai dans le jacuzzi.

La fin du week-end fut plus convenue : retour à LA décapoté, i-Pod à fond, lunettes de soleil et casquette à l’envers, foot, victoire (enfin !), cours particulier et dodo pas complètement serein. Pourquoi ? Aucune idée.

Maintenant, il pleut et il fait froid. Le tonnerre gronde et il n'y a plus de courant. Je suis dans mon lit, sous mes couettes, près à m’endormir alors qu’en France, certain(e)s se lèvent, qu’en Guyane ou au Canada d’autres dorment déjà. La magie du décalage horaire.

A bientôt.



7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Tu devrais postuler à Reykjavik ou à Kirkenes!! En plein mois de juillet tu pourrais faire tes bains "coup de fouet"! Mais si personne n'est allé te rendre visite en "Sunny California" (sauf un de ces "blandèngues" de Belmonte), ne compte sur personne pour aller cotoyer les manchots! Tu sais? Tous ces gens qui "t'aiment"? Besitos mon frère.

mercredi, mars 22, 2006 5:50:00 AM  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour Sebastien,

Sous un soleil printannier dont la température culmine à 0°C (en + pour nos amis scientifiques pointilleux), je t'adresse mes plus sincères encouragements pour un prompt rétablissement. Je suppose que tu dois avoir la goutte au nez suite à ta baignade. Te connaissant, cela m'étonne guère vu que tu es un habitué des baignades exotiques (plongeon dans les eaux croupies de la nonette, trempette dans une baignoire d'un torrent de la vallée d'Aspe, j'en passe et des meilleures...).
Sinon, n'hésites pas à donner aux gens qui t'aiment la recette des raviolis, ça peut être sympa comme repas de retrouvaille entre nous.

PS1 : Elisa se trompe, tu aurais eu nettement plus de visite si tu enseignais à Reykavik.

PS2 : Il est dans Mondovino le rouquemoute !

Fab C.

jeudi, mars 23, 2006 5:02:00 AM  
Blogger Sebas said...

LE rouquemoute s'appelle David. Il fait du vin pour Herzog, une boite de vin Casher.

Mais malgre son prenom ancien testament, David est goy. Donc, des que le pinard est dans les cuves, il n'a pas droit d'y toucher.

Il pourrait expliquer ca mieux que moi, mais il faudrait venir...

jeudi, mars 23, 2006 8:06:00 AM  
Blogger chronik said...

Tous ces gens qui " t'aiment " ??? Ça y est, elle remet ça la frangine... Le goût du voyage et des découvertes lointaines (qui ne le sont que pour ceux qui disposent d'un lieu qu'ils considèrent comme leur éternel point d'ancrage) n'imprègne pas toutes les personnes qui nous entourent. C'est également la raison pour laquelle même les gens qui nous sont les plus proches ne sont pas nécessairement animés de cette irrépressible envie d'effectuer le grand saut, ne serait-ce que pour quelques jours. Et puis, la principale jouissance du départ n'est-elle pas le retour ? Partir, certes, mais pour mieux revenir. Alors certains, pour d'innombrables raisons, futiles ou de la plus haute importance, préfèrent attendre ce retour. Il peut s'agir d'une simple histoire d'argent, de travail (donc d'absence de vacances), d'amour (ça arrive aux meilleurs d'entre nous), etc. Quant à l'expression loin des yeux, loin du cœur, elle ne peut exister que dans le silence absolu, et l'absence. Certainement pas dans l'unique éloignement. Par conséquent, mon cher Seb, et je suis de ceux qui n'ont jamais PU se rendre à LA, sache que l'on t'aime. Même loin.
Voilà, c'est tout, point.
Take care.
PS : Les Lakers sont moches. Ton maillot de bain aussi.

jeudi, mars 23, 2006 9:37:00 AM  
Blogger Sebas said...

J'ai rien dit moi !

Je ne me suis meme pas plaint !

Alors, s'il vous plait !

jeudi, mars 23, 2006 10:11:00 AM  
Anonymous Anonyme said...

Bien résumé et bien pensé Chronik. Je n'en dirai pas plus.
Pierre.
PS: ça s'applique aussi au fait de ne pas pouvoir écrire.

jeudi, mars 23, 2006 2:54:00 PM  
Anonymous Anonyme said...

Que de rancune! Je savais que la volée de bois vert allait me tomber dessus mais à la Fabien: soft! Je vois que Chronik a la dent dure... La digestion est lente sous les tropiques!!! Bon passage à l'heure d'été à tous. Bèches.

samedi, mars 25, 2006 10:42:00 AM  

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