26 janvier, 2007

Riders of LA: The Curse of the Black Bike

Rappel : quand j’avais commandé mon vélo, ça avait été sous la pression belge d’un camarade footballeur d’outre-quiévrain. Le but était, disait-il, de se maintenir en forme en fournissant un effort agréable et ludique, alors même que la saison de notre ligue touchait à sa fin. Nous commandâmes, attendîmes et récupérâmes nos machines ensemble. Malheureusement, le jour que nous allâmes chercher nos vélos jumeaux, fut le jour que je me cassai le pouce. Première merde.

Il fallut attendre que j’aie un vrai plâtre et que j’en aie plus que marre de glander alors que le soleil brillait, pour que nous nous décidions, malgré ma blessure, à enfourcher nos monstres d’acier. Je proposai de belles côtes dans Griffith Park pour se dépouiller un peu sur route à défaut de pouvoir le faire sur sentier. Mon compagnon d’échappée préféra quant à lui la piste cyclable le long de la Los Angeles River. Je n’avais pas compris que Manneken Pis était amateur de bicyclette et non de vélo. Deuxième merde.

Avant notre troisième sortie, nous allons chercher nos bicyclettes pour le coup, et là, ma roue arrière est plate. Deuxième merde un quart. Nous tergiversons et je parviens à convaincre Baudouin Ier de nous lancer dans un Run&Bike des plus excitants sur le parcours de mémère de la rivière. Réel bonheur pour moi. Moins pour lui, mais il voit l’intérêt que peut représenter un tel exercice pour son embonpoint. Le surlendemain, bien motivés pour ce qui serait notre second Run&Bike de la semaine, nous constatons avec effroi que sa roue arrière est aussi à plat. Deuxième merde et demie. N’ayant pas d’autre choix, nous voilà partis acheter chambres à air, rustines, démonte-pneus et autres gadgets. Une pompe ? Pas la peine, Zoetemelk en a une. On revient, remonte les chambres à air et puis… sa pompe n’est pas adapté à nos valves. Il est tard. Nous remettons l’achat d’une pompe au lendemain. Deuxième merde trois quarts. Le lendemain, il nous faut nous rendre dans trois magasins de sport différents (!) pour trouver une pompe ; alors que la saison de bicyclette/vélo bat son plein (nous sommes fin juin début juillet) il n’y a pas moyen de trouver une pompe ! Le comble ! Troisième merde !

L’été est là. Je rentre en Europe. Je reviens à LA, déménage près de mon lieu de travail, et nous voilà en janvier. Je ne reviens pas sur mes problèmes automobiles et sur le bonheur d’avoir Tornardo à ma disposition pour circuler. Mardi 23, en rentrant du lycée, je sens que la pédale gauche commence à tourner de manière spiralique et pouf, elle tombe sur le trottoir dans un grand fracas métallique. Pédale à la main, selle au plus bas, je patinette jusqu’à un garage automobile jamaïcain (je dis jamaïcain parce qu’ils n’ont pas l’accent de South Central et fument de gros joints entre deux vidanges) dont le mécano me bricole un truc vite fait qui me permet de ne pas rester juste piéton. C’est décider, dés que je récupère mon Cabrio, je fais réparer la pédale récalcitrante (non, ce n’est pas Pascal Sevran qui refuse une sodomie !). Quatrième merde.

Ce matin, je pars de chez moi avec assez de temps pour ne pas avoir à prendre le bus. J’hésite néanmoins. Bus, pas bus. Je décide pas bus. Puis vient la question fondamentale : trottoir de gauche ou trottoir de droite ? Je décide trottoir de droite. Je n’avais pas fait 50 mètres que j’entends un bruit bizarre au niveau de la roue arrière. Je m’arrête, ne vois rien de suspect a priori, fais tourner la roue, et que vois-je ? Un clou rouillé, de 7 ou 8 centimètres de long planté dans mon pneu. Je le retire et il ne faut pas moins de 2 secondes pour que icelui (le pneu, pas le clou !) se retrouve parfaitement à plat. Je refais les 50 mètres dans le sens inverse pour attendre le bus. Cinquième merde.

Mon vélo/bicyclette a un mauvais karma. Je vais chercher un bon exorciste avant de m’aventurer plus longtemps sur cette machine du Malin.

A bientôt.

25 janvier, 2007

Fernand, Firmin, Francis, Paulette et moi.

Oui, oui, oui ça fait un bail. Le syndrome Chronik certainement. Ou peut-être sa présence sous les cieux californiens pendant ces 15 derniers jours et la capacité à glander pendant 3 heures sur Youtube ou Dailymotion à la recherche du 5ème set du quart de final de l’US Open 1995 entre Sampras et Courier ou bien en quête du discours de Badinter sur l’abolition de la peine de mort en 1981. Je ne parlerais cependant pas ici du séjour du scribouillard guyanais puisqu’il a promis un cross-over inédit dans l’histoire. Oui ! Chronik va écrire un post ! Pour mon blog !

Alors que me reste-t-il à vous raconter ? Nous savons tous que je m’autocensure sur mes aventures extra-nord-américaines. Je ne dirais donc rien sur l’avinage quotidien auquel je me suis allègrement adonné pendant ma quinzaine européenne.

Alors que reste-t-il ?

Gunther Walraff vous fera très certainement le récit hilarant de la quasi-mort en direct de mon fidèle Cabriolet rouge, intérieur cuir etc. Alors je vous épargne les détails pour en arriver au constat que depuis mardi dernier (le 16, pas le 23), je suis piéton. Situation qui m’aurait plongé dans le plus profond désarroi et le plus grand désespoir si j’avais habité dans le trou du cul de LA dans lequel j’habitais l’an passé. Cette année non. Relax le Sèb. Décontract’. Gossebo ! Ni une ni deux me voilà enfourchant mon fidèle destrier à deux roues pour me rendre au boulot. Effet garanti tant auprès des élèves que de mes collègues. Le fait de faire un peu moins de 6 miles (environ 10kms) de plat à bicyclette pour venir bosser leur semble non pas le comble de l’héroïsme et de la classe mais le summum de la connerie et de la stupidité puisque je pourrais louer une voiture. (Dixit une élève croisée ce matin dans le bus : You are weird Mr. Garcia. You could rent a car. Teachers don’t take the bus !). Bien entendu, le look n’arrange rien à mes affaires : le casque, la jambe droite du pantalon dans la chaussette, le teint rougeau par la froidure du matin, la parka grotesque pour me protéger de la susnommée froidure. Mais j’assume. Je rajeunis de 15 ans, et me rappelle quand encore lycéen imberbe j’avalais les kilomètres d’asphalte oisien pour aller au lycée, chez un pote ou voir ma meuf (ah ! elle est bonne celle-là !). Maintenant tout pareil ! Lycée, pote, meuf (ah ! elle est bonne celle-là !) à bicyclette !

La bonne chose ici, chez nous à LA, c’est qu’on peut prendre son vélo dans le bus et dans le métro. C’est adapté pour. Alors, si j’ai un coup de mou, hop ! Bus. Si je suis à la bourre comme ce matin, hop ! Bus. Si la ligne de bus que je dois prendre ne passe pas exactement par mon point de départ ou par mon point d’arrivée, hop ! Bicyclette.

Ce nouveau mode de locomotion amène une tout autre dimension à la ville et au temps. Dans l’ordre ça donnerait énorme et court. Je dois m’organiser.

J’ai hésité avant de faire soigner mon auto. Le docteur m’a fait un devis. Acceptable. Elle va être sous traitement dés aujourd’hui et pourra sortir dans la semaine j’espère.
Je ne souhaite qu’une chose cependant : de ne pas redevenir une grosse feignasse et abandonné la pédale, par commodité, par fainéantise, par intégration à la société étasunienne.
Sinon j’achève la voiture. Je la tue. Ou plutôt, je l’assassine. Avec préméditation. Comme ça, pas le choix. Obligé de reprendre la bicyclette et le bus. Comme les gens qui préfèrent les immeubles sans ascenseur parce que ça les oblige à prendre les escaliers.

En tout cas, si je m’y tiens, je serais bien entrainé quand j’irais faire du vélo dans les canyons.

Une petite dernière pour la route : quelle est la différence entre vélo et bicyclette ?

Le vélo est pour les sportifs qui vont se dépouiller et cracher leurs poumons.
La bicyclette est pour les gens (en général des femmes, faut dire ce qui est) qui vont s’aérer le dimanche au bois de Vincennes ou au parc Barbieux. La bicyclette est aussi le moyen de locomotion que j’utilise pour aller travailler.

A bientôt.