28 mars, 2007

Cocoon


Après avoir rajeuni de 15 ans grâce à mes déplacements à bicyclette, je me suis repris 10 années supplémentaires (j’en suis donc à un rajeunissement de 25 ans…) :

Hier je suis allé chez Ross, magasin californien de dégriffe. Comme Stock O Manie pour les oisiens, la Clé des Marques pour les parisiens ou comme un magasin de dégriffe quelconque pour les autres. Je m’y suis acheté un super sac à dos pour aller à l’école et pouvoir y mettre mon repas de midi, ma pompe à vélo, mon cadenas à vélo, mes outils à vélo, mon livre, mon portefeuille, mon téléphone, ma cape de pluie et mon i-Pod. Ce que j’aime dans ce sac, c’est qu’il a sur l’une des lanières une petite poche exprès pour le téléphone (connu). Mais aussi à l’intérieur une poche exprès pour l’i-Pod avec le petit trou exprès pour sortir le câble du casque. Je me suis aussi acheté des polos : un saumon (la couleur pas le poisson…), un vert pomme (la couleur pas le fruit), un bleu (dans la gueule) et deux noirs (faut pas déconner).


En rentrant, j’étais tellement exciter par mes achats, que vite-vite-vite j’ai tout transféré (ma pompe à vélo, mon cadenas à vélo, mes outils à vélo, mon livre, mon portefeuille, mon téléphone, ma cape de pluie et mon i-Pod ) de ma besace au tout nouveau tout beau sac à dos, j’ai vite-vite-vite fait une lessive pour laver mes beaux polos pour pouvoir en mettre un aujourd’hui et j’avais hâte-hâte-hâte d’être à ce matin pour pouvoir montrer tous mes nouveaux trucs à l’école. Tellement hâte que j’ai eu du mal à m’endormir. Tellement hâte que je me suis réveillé tout seul à 6h00. Comme avant chaque rentrée de primaire quand on a hâte-hâte-hâte d’être à l’école pour montrer son nouveau cartable et sa nouvelle trousse, son nouveau blouson et ses nouvelles baskets (des Stan Smith avec l’arrière vert et pas bleu comme celles qu’ils font maintenant !). Bref, ce matin je rentrais en CP.

A bientôt.

27 mars, 2007

Pater Noster

Hier matin dans le bus, je vois la vieille dame assise près de moi se signer en passant devant l’une des 70 églises de Western Avenue.

« Elle n’est pas au bout de ses peines » me dis-je.

J’ai compris en fait qu’elle était catholique et que nous passions devant Santa Brigida Catholic Church.

Parce que les protestants ne se signent pas. Heureusement pour eux finalement.

A bientôt.

24 mars, 2007

Frustration

Le week-end ou les jours de congé je laisse toujours mon réveil en mode sonnerie pour avoir le plaisir de lui tarter la gueule et de me rendormir sereinement. Ce genre de pratique étant exclues en semaine vu que mon emploi du temps du matin est réglé comme du papier à musique, horaires de bus oblige.

Hier soir, vendredi, je décidai néanmoins de l’éteindre. Je voulais pouvoir profiter pleinement de ma nuit et de ma grasse matinée. Ce matin, samedi, je me suis réveillé à 6h10, 5 minutes avant l’heure habituelle de mon réveil. Je n’ai non seulement pas eu le plaisir de tarter la gueule du réveil, mais je n’ai pas eu de grasse mat’, car une fois réveillé, je tourne en rond dans mon lit comme un lion en cage. Seul plaisir : j’espère être suffisamment naze pour une petite sieste tout à l’heure. Il y a bamboula ce soir.

A bientôt.

23 mars, 2007

O sole mio !

Par l'entremise d'un comique canado-indien, Russell Peters, un hommage pour mon ancien collocataire lillois.




Cocorico !


Beaucoup des français que je rencontre ici expriment de manière assez claire leur vrai désir de rester au Etats-Unis parce que « contrairement à la France, les gens sont sympas. » Comprenez par « les gens sont sympas », que dans un magasin, au resto, au supermarché ou au Starbucks, vous êtes toujours accueillis avec le sourire et un jovial et enjoué « How are you doing today ? » alors qu’ « en France tout le monde fait la gueule et que le garçon de café te balance la monnaie à la gueule et te dit à peine bonjour. ».

En ce qui me concerne, quand je vais au Starbucks, c’est pour boire un thé ou un chocolat (après le ski c’est sympa), qu’il me soit servi vite et bien, merci et au revoir. Le problème, c’est que la jovialité et l’enjouement sont très souvent doublés d’une incompétence crasse. A Starbucks, point de percolateur. Que de gros thermos à robinet grâce auquel on laisse couler le café ou l’eau chaude dans un gobelet en carton. Et pour leurs mélanges bizarres (exemple: Mocha Frappuccino® Blended Coffee : a delightfully sweet and creamy combination of coffee, milk and chocolate, blended with ice, topped with optional whipped cream), celui ou celle qui prend la commande n’est pas celui ou celle qui le prépare. A la chaîne, à la Ford ! Après avoir poireauté un quart d’heure dans la queue de ce qui est censé être un fast drink, attente en position debout, derrière UNE personne qui commande un Caffé Vanilla Frappuccino® Light Blended Coffee et que ça a mis un quart d’heure parce que l’attardé(e) mental(e) derrière son comptoir ne sait pas quel code taper sur la machine enregistreuse ou n’a pas compris que le client voulait un Caffé Vanilla Frappuccino® Light Blended Coffee venti et non grande, et bien quand cet(te) employé(e) me demande « How are you doing today ? » , je redeviens un gros con de français.

« What are you having today ?
- A venti green tea, please.
- Latte ?
- No ! Just tea ! You know, hot water and a tea bag. Simple. »

Alors oui, les garçons de café parisiens ne sont certes pas sympas ou joviaux et balance la monnaie à la gueule. Mais je ne leurs ai rien demandé de plus qu’un thé ou une bière et ils le font bien. S’ils ne veulent pas sourire, ils font valoir leur droit à faire la gueule. Et ils ont bien raison. Merde !

Alors entre elle:

et lui:

je choisis lui :

A bientôt.

19 mars, 2007

Grincheux le Miraculé

13 mars, 2007

Les footeux font du ski

Hollowman

Ce midi, alors qu’en salle des profs, ça parle de la grande sœur yankee de l’émission que présente Arthur sur TF1 qui passionne certains collègues (ah, culture quand tu nous tiens ! Ouvrir des boites pendant une heure...), le prof d’anglais des onzièmes, qui est nouveau de cette année, qui comparé à moi est un bizuth, un bleu, un novice, qui devrait me vénérer en tant qu'ancien de ASLA, me regarde les yeux écarquillés comme s’il venait d’inventer la roue et s’exclame : « So it is you who teach maths in 10th grade ! ».

Le bouffon était persuadé que j’enseignais l’espagnol. Quelle autre matière peut bien enseigner un Garcia ?

A bientôt.

10 mars, 2007

Semaines sans

Mon école propose aux élèves médiocres et démotivés des séminaires avec des coachs de vie. Le truc typiquement américain pour faire du blé en faisant semblant d’être efficace à coup de psychologie de bazar. Parce que ça ne marche pas. Néanmoins, l’une des choses qu’on raconte aux bambins lors de ces réunions, c’est qu’avant de faire des plans sur la comète, ils doivent se fixer des objectifs à court terme. J’ai fait mienne cette philosophie. Et je me suis lancé dans les semaines « sans ». Cette semaine a été la semaine sans voiture. Pour être complète, je dois aller jusqu’à dimanche soir. Il n’y a pas de raison.

Autant dire qu’une semaine sans voiture ne m’a pas demandé énormément d’effort ou de sacrifices. Il suffit de s’organiser : acheter moins de choses au supermarché et plus souvent et remplir mon petit sac à dos, profiter de l’épicerie du coin (il y en a une, une vraie, indépendante itou), jongler avec les horaires de bus, pédaler. Je suis même aller au Staples Center lundi soir (pour voir un match de basket) en bus. Nickel. Le vélo reste néanmoins mon moyen de transport principal.

Hier, j’ai décidé d’entamer une semaine sans viande. Puis je ferais la semaine sans bière et peut-être la semaine sans tabac…

Ceci dit, à propos d’hier, j’ai failli rompre mon vœu sans voiture, rompre tout vœu tout court.

En rentrant d’un pot post-cours avec des collègues, j’étais lancé dans un faux plat en descente sur ma bécane à huile de genoux, et, était-ce le fait qu’il fit nuit, que j’étais trop concentré sur les paroles d’un rap de IAM ou bien que j’avais bu trop de bières, toujours est-il que je me suis pris une gamelle des grandes heures. Vélo qui décolle, pneu avant qui explose à l’atterrissage, guidon qui change de place, moi qui passe par-dessus icelui et ma tête qui va s’encastrer dans le trottoir (je roule sur les trottoirs…).

Moralités :

  • à vélo comme en moto, le port du casque vous sauve la vie ;
  • à vélo comme en voiture, il faut rester prudent après trois bières.

A bientôt.


07 mars, 2007

Maux de mots

La langue n’a pas vraiment été un problème depuis que je suis à LA. J’ai du faire quelques efforts de prononciation pour faire passer ce que j’avais comme accent british. A part ça, rien.
A mon arrivée à Ánimo, certains élèves ont prétexté mon accent français pour justifier leur médiocrité. Ce fut vite réglé. Quant à moi, j’ai du vaincre des maux de tête et une fatigue inhabituels pendant les trois premiers mois : j’ai beau parler couramment anglais, devoir le parler toute une journée devant une classe attentive à la moindre défaillance demande une concentration supplémentaire qui cause les maux de tête et la fatigue. Depuis, no problemo. Quelques accrochages sur certains mots provoquent cependant encore l’hilarité de mes ouailles.
Le plus difficile est de les corriger quand eux commettent des erreurs d’anglais. Ils supportent assez moyennement qu’un français, professeur de maths, leurs apprennent leur langue. Je leur rappelle que c’est mon devoir de professeur de les corriger quelque soit la discipline et qu’en matière de grammaire, je peux me mesurer à n’importe lequel des professeurs du lycée. Un jour, le conflit ayant atteint un tel point, j’ai du demander l’intervention du principal, prof d’anglais de formation.

Parmi les fautes les plus récurrentes, nous avons donc :

  • better than me au lieu de better than I ;
  • les doubles négations : I didn’t do nothing !
  • she/he/it don’t au lieu de doesn’t ;
  • you/we was au lieu du were qui s’impose.

Mais il y a quelques jours, j’ai eu droit au must du must. La faute était tellement énorme que même certains élèves en ont été choqués. Accrochez-vous :

I don’t got no pencil.

Voilà ce qu'à peu près, mon élève m'aurait dit
Si elle avait un peu de lettres et d'esprit:

  • I do not have a pencil
  • I don't have a pencil
  • I have no pencil
  • I haven’t got a pencil
  • I have got no pencil

par ordre de correction, selon moi.

A bientôt.

05 mars, 2007

Çipaçalouvishni

Aujourd’hui à l’école c’était Pupil Free Day. Ca ne veut pas dire qu’on ne travaillait pas. Tous les profs de tous les campus étions au campus Leadership, le premier de la famille. Le but : se réunir par département pour partager des stratégies d’enseignement et préparer l’an prochain.

A la pause de 10h00, alors que je revenais de ma clope, certains s’adonnaient à un passe-temps pour le moins cocasse diront certains, dangereux diront d’autres.
J’aurais aimé essayer, mais il n’y avait plus de parpaings.


Le prochain post sera très certainement la suite des aventures du Triumvera au ski.
A bientôt.